Acteurs essentiels de la souveraineté alimentaire
L’agriculture française a montré en 2020 toute sa robustesse et son potentiel. La crise sanitaire a fait émerger le nécessaire renforcement de la souveraineté alimentaire. Face aux enjeux du Pacte vert européen, le maintien d’un réseau de recherche et de production en Europe performant est obligatoire. Il permettra de développer l’innovation au bénéfice d’une agriculture performante et durable.
Du champ à l’assiette, la résilience de l’agriculture a été saluée par l’ensemble de la société pendant la crise sanitaire de la Covid 19. En amont, les entreprises de la protection des plantes ont su livrer les distributeurs agricoles. Cette réactivité tient en grande partie d’une fabrication essentiellement locale puisque 92 % du chiffre d’affaires des produits phytosanitaires vendus en France provient d’usines implantées en Europe. La moitié de ces ventes est issue d’unités françaises.
L’enjeu clé de la hausse des rendements
La souveraineté alimentaire pourra durablement s’appuyer sur cet écosystème de production robuste. Tout l’enjeu pour les agriculteurs sera d’accroître les rendements, par-delà les aléas climatiques. Le Pacte vert européen, envisage de bâtir un modèle de croissance durable et climatiquement neutre pour 2050. Avec sa stratégie dite « de la ferme à la fourchette », il oriente les itinéraires culturaux afin d’obtenir une meilleure sécurité alimentaire tout en l’assortissant d’une réduction de 50 % des usages de produits de protection des plantes à horizon 2030. Néanmoins, l’objectif de baisse des intrants, non fondé sur la science, ne garantit pas une production alimentaire plus durable en Europe. Si la productivité par hectare recule, le risque est de devoir convertir des surfaces naturelles en terres agricoles et de rejeter plus de gaz à effet de serre.
Encourager l’innovation
En France, la volonté est de voir émerger plusieurs modèles « vertueux » avec la certification environnementale, le Label bas carbone, le déploiement des circuits courts, de l’agriculture biologique. Ils nécessitent une stratégie de protection intégrée efficace fondée sur l’innovation. En mobilisant les produits phytosanitaires conventionnels, les solutions de biocontrôle, le numérique et la sélection variétale, notre secteur accompagne la transition de l’agriculture vers un modèle à la fois plus résilient face au changement climatique, apte à stocker du carbone et productif pour assurer la souveraineté alimentaire.

Enseignements clés pour soutenir la souveraineté alimentaire
Ce que révèle l’enquête :
- La résilience de l’agriculture française, la cohésion de ses filières, sont largement saluées par les pouvoirs publics et les consommateurs.
- La fermeture des frontières, les tensions sur le fret au printemps 2020, ont montré la nécessité de maintenir en France une filière agricole et alimentaire locale performante, avec un approvisionnement sécurisé en intrants.
- La majorité des adhérents de l’UIPP possède des sites de formulation et de production en Europe. Ils disposent aussi de la logistique adaptée et d’importantes capacités de stockage.
- La souveraineté alimentaire doit se raisonner au niveau européen et s’appuyer sur l’innovation.
- Les objectifs de la stratégie « De la ferme à la fourchette » du Pacte vert européen, y compris ceux de réduction des intrants, doivent être fixés à partir d’une analyse d’impacts approfondie.
La protection des cultures s’appuie sur le biocontrôle, la chimie
naturelle et de synthèse, la génétique ainsi que sur le numérique.
Cap 2030, notre vision
Pour ses adhérents
Maintenir en Europe un tissu de recherche, de production et de formulation et d’expérimentation, des solutions de protection des plantes afin d’assurer le continuum d’approvisionnement.
Pour l’UIPP
Soutenir le concept « One Health », une seule santé, un seul monde. La santé du végétal est un des piliers sur lesquels s’appuie la santé animale et humaine. Face à cet enjeu, la filière innove avec une approche globale afin de répondre aux attentes des consommateurs notamment en termes de sécurité sanitaire.
Être force de proposition, interagir avec l’ensemble des parties prenantes et continuer à défendre une approche combinatoire des différentes solutions de protection des plantes en réponse aux multiples enjeux.
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Porte-paroles engagés de nos métiers
Le constat est sévère. Les dirigeants des entreprises de protection des plantes pointent du doigt la controverse actuelle sur leur mission. L’engagement de leurs équipes pour accompagner les agriculteurs et leurs conseillers dans le raisonnement des pratiques manque de visibilité. Malgré tout, le dialogue sur le terrain et la pédagogie se renforcent. Ces deux axes sont identifiés pour contrer les idées reçues.
Chercheurs
agiles et pluridisciplinaires
Pour mieux protéger les plantes, les espoirs se portent sur la recherche. Elle a déjà investi le biocontrôle et améliore le profil toxicologique des molécules. Les partenariats se nouent autour du digital, de la robotique, des biotechnologies et de la sélection variétale. Être une entreprise du secteur de la protection des plantes en 2020, c’est participer à la construction de solutions combinatoires. Cette dynamique de filière va s’amplifier et se diversifier dans les dix prochaines années.