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L’activité des abeilles, mieux suivie grâce au réseau de ruches connectées

Connaitre l’activité des abeilles sans avoir à ouvrir la ruche ! C’est ce que proposent les ruches connectées. Une balance électronique renseigne en temps réel sur leur poids. Et dans ce cas, l’effet « yoyo » est scruté avec attention sur le smartphone : les professionnels savent quand les abeilles sont rentrées et peuvent évaluer le niveau de la miellée.

 

Soutenu par l’UIPP et ses adhérents, bien connu par les agriculteurs et les apiculteurs, ce service monte en puissance notamment avec le réseau Agrapi. Il valorise collectivement les données sur la vie des ruches. Dans la même veine, la FDSEA Ile-de-France lance en mars son bulletin abeilles, en compilant notamment les données issues de ruches connectées.

L’activité des abeilles reprend significativement en mars. En plaçant, sous une ruche, une balance électronique connectée à un ordinateur ou à son smartphone, un apiculteur peut suivre toutes les 12 min les entrées et les sorties des butineuses. Une prise de poids est un bon signe ! Elle signifie que les abeilles sont rentrées dans leur habitacle.

Ces balances connectées font partie des outils dont disposent les apiculteurs et les agriculteurs pour mieux communiquer entre eux sur la « journée-type » des abeilles et évaluer les plages de repos.

Le système de balance connectée évalue le niveau de la miellée et informe à distance quand la rehausse de la ruche est pleine. Plus besoin de l’ouvrir pour savoir quand intervenir.

Indicateur de performance de la ruche

Commercialisé depuis plus de 10 ans, le dispositif des ruches connectées arrive à maturité. Il alimente plusieurs observatoires dans chaque région agricole dont Agrapi. Ce dernier, créé à l’initiative de l’UIPP en 2015 avec des apiculteurs et des agriculteurs, s’appuie sur cinq sites installés en Vendée, dans le Loiret, en Gironde, dans la Haute-Marne et l’Hérault. Animé par les FDSEA, l’objectif de ce réseau est d’approfondir les connaissances sur le comportement des colonies d’abeilles dans tout type de zone agricole. « Les ruches sont installées en permanence près des parcelles cultivées de tournesol, de colza, de maïs et près des vignes afin d’évaluer de façon objective les interactions entre les abeilles, les cultures et les pratiques agricoles, précise Ronan Vigouroux, responsable environnement à l’UIPP et qui pilote le dossier. Avec les ruches connectées nous suivons ainsi la croissance de la colonie, le poids des miellées, les stocks de pollen en fin d’été, c’est-à-dire la performance de la ruche en lien avec son environnement. »

En suivant la vie des colonies d’abeilles, les ruches connectées constituent un bon indicateur de la mise en place des bonnes pratiques agricoles et de l’efficacité des aménagements paysagers ou en bordure des parcelles. « Aucun problème sanitaire n’a été remonté sur ces sites depuis leur installation, poursuit Ronan Vigouroux. Les différents aménagements favorables aux pollinisateurs comme les bandes de phacélie entre parcelles, les intercultures du type moutarde, mis en place par les agriculteurs corrigent les périodes de baisse de nourriture au printemps et à la fin de l’été avec la fin de la floraison des plantes sauvage. » Le réseau Agrapi pourrait d’ailleurs s’étendre à d’autres départements et accueillir de nouveaux partenaires.

Partage des données sur l’activité des abeilles, un enjeu à l’échelle d’un territoire

Trois adhérents de l’Union nationale des industries de la protection des plantes (UIPP), Basf, Bayer et Syngenta sont aussi mobilisés pour accompagner le déploiement des ruches connectées. « Le partage généralisé de ces données sur une zone agricole, entre professionnels, montre l’engagement des agriculteurs et des apiculteurs pour bien travailler ensemble dans le respect des abeilles, complète Christopher Sénéchal, expert Agriculture durable en région Nord chez Syngenta. Nous avons été des facilitateurs pour sensibiliser sur l’intérêt de cet outil. Aujourd’hui tout le monde le connait. L’enjeu réside désormais dans l’exploitation et la valorisation collective des données issues de ces ruches. Car l’objectif est d’impliquer un plus grand nombre d’agriculteurs. » C’est dans cet esprit, que la FDSEA d’Île-de-France a sorti ce 19 mars le premier bulletin abeilles. Il compile notamment les données relevées sur les ruches connectées installées chez des agriculteurs de ce territoire. Les adhérents sont ainsi informés sur la reprise d’activité des pollinisateurs, des périodes de sorties des abeilles.

Si les ruches connectées servent à alerter les agriculteurs pour programmer les traitements en dehors des périodes de butinage et selon la réglementation, elles ont aussi une vocation pédagogique. « Dans nos formations, quand nous expliquons les enjeux sanitaires qui touchent les abeilles, la conviction des agriculteurs se renforce, même s’ils agissent déjà pour les préserver, poursuit Christopher Sénéchal. Les ruches connectées les confortent dans la mise en place des bonnes pratiques. »

Agriculture et apiculture, naturellement connectées

Les agriculteurs fournissent aux pollinisateurs une ressource alimentaire diversifiée et abondante à l’échelle de la rotation, essentielle au maintien des colonies. Les abeilles pollinisent les cultures comme le colza, le tournesol, les cultures maraichères, les arbres fruitiers. Sans elles, pas de graines, pas de légumes, pas de fruits. Les cultures intermédiaires comme la phacélie, la moutarde, le trèfle, riches en nectar et en pollen, complètent la ressource alimentaire disponible pour les abeilles sur un territoire.

Les pratiques agricoles pour favoriser l’activité des pollinisateurs

  • Implanter des cultures intermédiaires mellifères : sarrazin, trèfle, moutarde
  • Allonger les rotations avec des cultures mellifères comme le colza, le tournesol
  • Introduire des zones de jachères avec des plantes qui apportent de la nourriture pour les abeilles : moutarde, phacélie…
  • Favoriser la diversité dans les bords de champs en laissant pousser des haies, des ronces, des pruneliers, de l’aubépine
  • Respecter les zones non cultivées avec un entretien après la floraison afin de maintenir une ressource alimentaire disponible

 

À SAVOIR SUR LES ABEILLES

Pour trouver du nectar et du pollen, les abeilles rayonnent sur une distance de 3 à 4 km autour de leur ruche.

moutarde1

Attractive pour les abeilles et les pollinisateurs sauvages, la moutarde apporte du pollen et du nectar entre la floraison du colza et celle du tournesol

phacélie

La phacélie, plante mellifère, semée tôt en fin de printemps et début d’été, est butinée pendant la saison estivale.

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