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Assemblée générale de la CGB : l’innovation collaborative, un modèle pour soutenir la filière betteravière

Levier de la souveraineté alimentaire et de la transition énergétique, la filière betteravière appelle à accélérer l’innovation. Elle demande que le Plan national de recherche et innovation, associant acteurs public et privé, soit dupliqué pour éviter les impasses en protection des cultures. Outre le virus de la jaunisse, la cercosporiose et le charançon menacent le rendement dans une majorité de bassins de production.

Cette année 2021 est celle des 100 ans de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB). Elle est aussi celle de la reprise économique pour les planteurs. Les rendements se rapprochent de la moyenne historique et les cours mondiaux sont haussiers. Pour consolider les perspectives betteravières à l’horizon 2030, Franck Sander, président de la CGB, a remis à Julien Denormandie, le livre blanc de la filière, lors de l’Assemblée générale de la CGB qui s’est tenue le 9 décembre à Paris. Le président de la CGB a aussi salué l’engagement courageux du ministre de l’Agriculture dans la gestion de la crise « de la jaunisse » en soutenant la réintroduction des néonicotinoïdes.

Une nouvelle dérogation d’enrobage des semences pour les semis 2022 a d’ailleurs été demandée faute d’alternatives efficaces, « pour le moment mais nous avons bon espoir », a souligné Franck Sander. L’EFSA a donné son blanc-seing pour la France, une réponse est attendue pour la fin de l’année de la part de l’Anses. Le Plan national de recherche et innovation (PNRI) qui rassemble plus de 30 acteurs de la recherche publique et privée doit constituer un modèle. « Se donner collectivement un objectif concret, de ne pas mettre une filière en situation d’impasses, doit être la règle ! », a souligné Franck Sander.

Défis techniques et besoin d’accélérer l’innovation

En introduction de la table ronde, « Betteraves 2030 : Comment accélérer l’innovation ? », Alexis Hache, président de la Commission environnement de la CGB, agriculteur dans le Vexin, a identifié deux problèmes majeurs :  à moyen terme, le réchauffement climatique, à court terme, la perte de moyens de production. Outre le virus de la jaunisse, un autre bioagresseur s’attaque aux feuilles de betteraves : le champignon responsable de la cercosporiose. Cette maladie peut diminuer le rendement de 40 %. Venue de l’Est de la France, elle s’est généralisée dans toutes les zones de production.

La filière fait aussi face à la pression sanitaire croissante d’un charançon, Lixus juncii. Sa larve creuse des galeries dans les racines, lesquelles se nécrosent. Jusqu’à 60 % de la production peut être affectée. Apparu dans le Centre de la France, l’insecte remonte vers le nord de façon fulgurante, jusque dans l’Oise et l’Aisne. « Dans 3 à 5 ans, il sera sur toute la France », prévoit Alexis Hache. Côté solutions, pour la cercosporiose, « on a des pistes avec les semenciers, contre le charançon, on cherche ! », partage-t-il. Face à l’urgence, les planteurs appellent à ouvrir un Plan national de recherche et innovation (PNRI) dédié à ce ravageur, pour lequel les solutions de traitement sont partiellement efficaces.

Accélérer l’innovation, pour Franck Sander, c’est d’ailleurs un devoir « pour le renouvellement des générations. » Il a rappelé la nécessité d’adopter en Europe « un cadre réglementaire européen adapté aux nouvelles techniques d’édition génomique afin de relever le défi du Green Deal et répondre aux enjeux agronomiques de la betterave. »

 La filière betteravière se positionne comme un véritable levier de la souveraineté alimentaire, énergétique, sanitaire, industrielle et de lutte contre le changement climatique dans les territoires.

L’UIPP, Bayer, BASF, Corteva et FMC font partie des 12 sponsors de l’Assemblée générale de la CGB qui s’est tenue le 9 décembre à Paris, à la Maison de la chimie.

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